Pellets locaux : une piste mobile à l’étude

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Produire des pellets localement à partir de résidus forestiers ? Une étude de faisabilité éclaire le potentiel, les limites et les conditions d’un tel projet innovant.

À la demande de plusieurs communes du Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut, une réflexion a été lancée pour savoir s’il serait possible de produire localement des pellets de bois à partir de résidus forestiers. Ces matières — branches, cimes, rémanents de coupe — sont aujourd’hui peu valorisées, souvent laissées sur place ou éliminées. Pourtant, elles pourraient bien représenter une ressource locale pour une énergie plus durable.

Un projet, une idée simple :
transformer les Résidus en énergie

L’idée initiale était claire : utiliser une unité mobile capable de produire des pellets directement dans la forêt, au plus près de la matière première. Cela éviterait des transports coûteux et énergivores, tout en redonnant de la valeur à des déchets forestiers. Pour étudier la faisabilité de ce projet, le Parc a réuni un groupe de travail et mandaté l’entreprise Envirobois, experte en valorisation du bois.

L’étude repose sur la technologie de Proxipel, une entreprise suisse qui développe une mini-usine mobile : un dispositif industriel compact capable de broyer, sécher et transformer divers types de biomasse en pellets sur site. Une solution prometteuse sur le papier.

Étude de faisabilité : qu’a-t-on appris ?

L’étude s’est attachée à répondre à plusieurs questions clés :

  • Les pellets produits sont-ils de qualité ? Oui, ils peuvent atteindre le standard A1, la meilleure qualité selon les normes en vigueur, à condition de partir de sciure ou de plaquettes bien calibrées.
  • Y a-t-il assez de matière première dans le Parc ? A priori, oui. Le volume de résidus forestiers disponibles permettrait d’alimenter une telle unité à son rendement optimal.
  • Cela couvre-t-il les besoins du territoire ? Non. La production serait bien inférieure à la consommation actuelle et future de pellets dans la région.
  • Est-ce rentable ? Peut-être. Les coûts de production seraient dans la fourchette des prix du marché, mais l’investissement initial est important, et le risque non négligeable.

Une innovation encore trop jeune

Un point crucial ressort de l’étude : aucune unité Proxipel n’est encore en service en Suisse. Sans retour d’expérience concret, difficile de prendre des décisions. Les incertitudes pèsent lourdement sur la rentabilité, la fiabilité technique, ou encore les coûts logistiques.

Un échange a été organisé avec les partenaires du projet et Johanna Beck, cheffe de projet chez Envirobois. L’ensemble des participants est arrivé à la même conclusion : il est encore trop tôt pour se lancer dans un projet concret sur le territoire du Parc. D’autant plus que le concept initial – produire à partir des résidus directement en forêt – s’est progressivement éloigné. La solution mobile, bien qu’innovante, ne semble pas être la plus stratégique pour le moment.

Et maintenant ?

Même si le projet ne verra pas le jour immédiatement, l’étude menée pose des bases solides. Elle pourra être remise à jour si le contexte évolue : retours d’expérience d’autres projets, évolution du marché des pellets, nouvelles aides publiques, ou montée des besoins locaux en énergie renouvelable.

Les documents de l’étude peuvent être obtenus sur demande par courriel.