L’arbre à papillons, un faux ami !

Le Buddléia fleurit entre juillet et septembre d’un violet plus ou moins clair, très décoratif et odorant. On pourrait penser que ces belles fleurs sont source de nourriture pour les nombreux papillons attirés par leurs couleurs vives, mais ce n’est qu’une illusion. L’arbuste à papillons, ou Buddléia de David, est en réalité très peu nourricier pour les papillons. Son nectar est pauvre en sucre et représente une nourriture de mauvaise qualité. De plus, les feuilles du Buddléia renferment une molécule, l’Aucubine, toxique pour les chenilles et d’autres insectes.

Originaire du sud-ouest de la Chine et du Tibet, le Buddléia a eu un franc succès dans les jardins depuis son introduction en Europe. L’absence de prédateurs et maladies combinée avec le fort potentiel de reproduction en ont rapidement fait une plante envahissante, qui se développe au détriment de la flore indigène.

Aujourd’hui, le Buddléia s’est installé et se multiplie en-dehors des jardins, en forêts et le long des cours d’eau, et pose d’importants problèmes. En plus de concurrencer la biodiversité indigène et tromper les papillons et chenilles, il affaiblit les forêts de protection, remplace les essences ligneuses productives et menace le rajeunissement de la forêt. Pour toutes ces raisons, le Buddléia est inscrit sur la Liste Noire des plantes exotiques envahissante et des mesures de lutte son prises pour éviter son expansion.

Malheureusement, certaines pépinières les vendent encore avec pour seule obligation d’informer l’acquéreur sur la nature envahissante de la plante et l’obligation d’éviter toute propagation dans l’environnement, c’est-à-dire couper les inflorescences avant la graine.

Si vous avez un Buddléia dans votre jardin, n’hésitez plus, remplacez-le par une essence indigène plus intéressante pour la flore et la faune de chez nous. Par exemple, plantez un sureau, vous aurez de belles fleurs blanches et de quoi faire confitures et sirops !

Rappelons également que le Parc soutient la plantations de buissons indigènes.